A la maison, c'est moi qui fais la femme...

Cherchez pas, c'est pas moi sur la photo.

Ma Mie est une femme de 32 ans qui a des responsabilités depuis peu. Moi j'arrive allègrement à mes 50 ans dans six mois, des responsabilités j'en ai aussi mais moins, j'en ai eu de plus grandes, mais surtout je n'ai plus le sentiment que je dois faire mes preuves (mais je fais le boulot du mieux possible), du coup la pression est moins grande sur moi. Et j'ai acquis avec l'âge une certaine sagesse sur mon investissement professionnel. Après un burn out il y a une dizaine d'années, je sais à quel point il y a un équilibre à trouver avec la vie personnelle.

Tout ça pour dire que du coup, comme je le dis parfois de façon provocatrice, c'est moi qui fais la femme à la maison : le matin c'est le plus souvent ma Mie qui va conduire la petite en garde, mais selon ses obligations c'est moi qui m'y colle. C'est toujours moi qui vais la chercher en fin de journée, qui m'occupe de la poupougner, de jouer avec elle, de lui faire son biberon, parfois son bain sans maman qui est au boulot. C'est moi qui vais la chercher en milieu d'après-midi chaque mercredi car il y a une petite galère constante de garde à ce moment-là, mais c'était prévu au départ. C'est moi enfin qui, bien souvent, prend ma journée pour garder bébé quand elle est fiévreuse ou gastroïsée... Bref, je fais la femme des images d'Epinal. Je vous rassure : ma Mie est une super maman, qui ne sacrifie pas son amour pour la petite pour le boulot : c'est juste qu'on a dealé sur cet équilibre-là.

En plein système machiste

Je ne prends pas ça comme un sacrifice, ça me fait plaisir, et d'ailleurs j'aurais aimé m'arrêter en congé paternité si la perte d'argent n'avait pas été aussi nette. Mais je ne fais pas le malin, je ne donne pas de leçon, car je sais que mon âge, pour le coup, est un atout.
Quand j'avais une trentaine d'années, avec mes deux premiers enfants qui étaient alors en bas âge, je considérais mon travail, et surtout le fait de faire mes preuves, comme prépondérant, et j'avoue que c'était souvent la maman qui s'en occupait. J'étais en plein dans le système machiste : la nounou appelait pour un enfant malade ? Ah non je dois finir un travail ultra important, voyez avec la maman, elle n'a certainement pas grand chose à faire...

Mais heureusement les temps changent. Pour moi, je l'ai dit plus haut. Mais je vois aussi que mes collègues trentenaires, qui sont papas d'enfants en bas âge, n'hésitent plus non plus à prendre du temps pour eux. Le rapport entre le temps de travail et les temps personnels a changé. Et tout doucement aussi, le partage des responsabilités entre le père et la mère. On est encore loin du compte, l'égalité professionnelle femmes-hommes reste un long combat, le père-éducateur vs la mère-qui-torche-les-enfants ont encore de beaux jours devant eux, mais les mentalités évoluent.
Et c'est tant mieux. Rendez-vous dans une dizaine d'années pour en reparler !