Demain, mon fils a 18 ans, et ça me fait quelque chose...

Demain mon fils a 18 ans. Cela faisait quelques jours que j'avais des petites angoisses, et je crois que je mets le doigt dessus : il va avoir 18 ans. Il va être majeur. Même si tout cela est très théorique et que ça ne change rien au quotidien, n'empêche qu'il va être un peu plus autonome, plus "grand". Un cap va passer.

Oui je sais, ce n'est que la loi qui dit que 18 ans est la majorité. Avant, il y a une quarantaine d'années encore, c'était 21 ans, la majorité. Mais avec ce fils qui a toujours eu des problèmes avec l'autorité, avec la loi, qui a passé une crise d'adolescence absolument détestable (tapez "crise d'adolescence" sur Google : tous les symptômes, il les a eus, y compris la drogue et la déscolarisation et les crises de violence contre ses meubles dans la chambre), bref avec un fils qui aime transgresser les règles, qu'il soit officiellement majeur au regard de la loi n'est pas neutre.

Et là où ça me touche, c'est que pour ma part à son âge je ne transgressais pas. J'étais sage, trop sage. Je n'avais pas fait de vraie crise d'adolescence, pas de rébellion contre mes parents. Quand mon fils a eu sa crise, qu'il a été en conflit sévère avec sa mère et moi, je suis tombé de très haut. Maintenant les choses se sont calmées, heureusement. Il est gentil, adorable, avec les membres de sa famille. Il est gâteux avec sa toute petite sœur, dont je parle dans ce blog. Il reste en revanche rétif vis-à-vis de beaucoup de règles, notamment le respect des heures de cours, des feux rouges ou des couloirs de bus en scooter (d'où un certain budget pour les amendes...).

Alors je n'ai pas de raison objective d'être touché par son accès à la majorité. Mais il y a ci-dessus les ingrédients d'ordre psychologique qui font que ça me fait quelque chose. Que c'est un passage. Et ce passage, en plus, ça fait remonter des tas de questionnements. Ais-je bien fait avec lui ? Ne l'ais-je pas trop "abîmé" quand j'ai quitté sa mère ? Ais-je été trop laxiste ? Ais-je été assez aimant ? Ais-je été à la hauteur ? Bref, comment vit-il tout ça ?

Et puis en me raisonnant je me dis que maintenant il a sa vie à construire, qu'il faut aller de l'avant, qu'il faut marcher, être debout. Et que s'il y a une seule chose que je peux et que je dois faire, c'est d'être fier de le voir grandir et mûrir, et de lui dire que je serai toujours là quand il aura besoin de moi.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

"Mon nez il couille", ou le syndrome du Professeur Tournesol

J-24 : Quelques pages web sur les quinquas qui (re)deviennent papas

J-136. Vive le malaise vagal !