Du rôle des muscles dorsaux dans l'émancipation


La dernière fois que j'ai écris ici, ça commence à dater, vous m'en excuserez mais je n'arrête pas de courir. Parce que finalement c'est pas rien un gamin. Et je ne peux pas dire que je ne savais pas : j'en ai déjà eu deux avant la petite dernière. Mais c'était il y a longtemps, monsieur l'agent ! Il y a prescription non ? On a le droit d'oublier combien ça peut être fatiguant de passer des semaines et des mois à tenir les mimines de mademoiselle pour qu'elle marche sur les deux pattes arrières ! Comment ça casse le dos, surtout à l'âge avancé auquel j'arrive ! Comment on a envie de faire plein d'autres choses pendant qu'on la fait marcher, un peu comme avant, quand elle ne pouvait pas bouger et qu'on l'allongeait dans son lit, ou dans son transat, et que pendant ce temps on pouvait se permettre des trucs de ouf, comme regarder la télé, ou jeter un œil sur le journal, ou faire un petit jeu sur le portable ! La liberté ! L'émancipation !

Oui mais maintenant, d'émancipation, il faut bien penser à la sienne. Du coup on s'use le dos, mais on a l'espoir qui grandit. Qui grandit en force à mesure que Tchoupie grandit en taille et qu'elle devient de plus en plus agile à la marche, et qu'un jour oui ! elle marchera toute seule ! et non, on n'aura plus mal au dos pour la soutenir !

Et tout arrive, car depuis quelques jours, elle marche toute seule. Grande fierté ! Pour elle. Pour nous. Pour mon dos meurtri. Pas pour la voisine du dessous, qui crise avec le son des petits pas qui parcourent son plafond...

Mais maintenant il faut faire attention. Attention qu'elle ne tombe pas, qu'elle n'aille pas n'importe où, qu'elle ne se cogne pas... C'est formidable, d'aider un enfant à s'émanciper : ça permet de varier les contraintes des parents, au fil du temps.

J'ai l'air de me plaindre, mais c'est juste pour qu'on me plaigne. Parce que pour avoir connu toutes les étapes de la croissance d'un gamin jusqu'à l'âge adulte, rien n'est pire que la crise d'adolescence. On en reparlera plus tard, et si vous regardez un peu mon blog, vous en verrez des traces ici ou là, à propos de mon fils qui a maintenant 18 ans et qui commence à peine à se calmer... Ma fille, qui a maintenant 22 ans, avait eu une adolescence moins difficile.

Mais tout cela, ces difficultés rencontrées, ces énervements contre la bêtise adolescente, tout cela n'est rien, au final, à côté de la fierté d'accompagner des enfants vers l'émancipation dont je parlais plus haut. "Porter la liberté est la seule charge qui redresse bien le dos", écrit Patrick Chamoiseau. Cela vaut donc bien de souffrir un peu des muscles dorsaux pour aider sa fille à se mettre debout...

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