Tiens tiens tiens... des paroles à faire rêver


Six mois ! Six mois que je n'avais pas scribouillé quelques mots dans ce blog introspectif. Et là, il a suffit que ma petite dernière (2 ans et demi maintenant, eeeeh oui ma brave dame le temps passe vite, mais que voulez-vous c'est la vie, et puis c'est mieux comme ça comme disait ma grand-mère...), il a suffit donc que ma petite dernière, disais-je avant de me lancer dans une parenthèse d'une digression absolument inutile comme beaucoup de digressions surtout celles de mon collègue de bureau qui nous saoule avec ses histoires dont on se fout... Alors je disais donc, avant d'être interrompu par une mise entre virgules, que ce qui m'a donné envie de remettre quelques mots animés en phrases dans ce blog, c'est ma fillounette, à qui je dis l'autre jour : "Va mettre tes chaussons !" Et là elle me dit "Les tiens ?" Je lui rétorque alors : "Non, les tiens !" Et elle me répond "Oui, les tiens !"...
Et là on ne comprend rien si on ne sait pas qu'elle vient d'apprendre l'expression "le(s) tien(s)", mais qu'elle ne pige pas encore la nuance entre "tien" et "mien". Autrement dit, quand c'est à elle, elle dit que c'est "le tien". Et toi derrière tu lui répond "ben non, c'est le tien", et bien sûr, cela corrobore sa première tirade...

Un autre monde serait possible

Tout à coup je me suis dit qu'on vivrait un monde merveilleux si on appliquait dans les faits cette erreur de langage. Tout ce qui serait nôtre serait vôtre. Tout ce qui est à toi est à toi, mais aussi ce qui est à moi puisque c'est "le tien". Et je suis parti dans ma tête dans un délire certes bisounoursien, mais aussi profondément humaniste et même, oserais-je le dire, politique. Ma fille venait de dire avec ses mots à elle qu'un autre monde serait possible si on désacralisait la possession.

Bien sûr, je suis vite retombé sur terre, d'autant que je suis loin d'avoir fini de payer les traites de mon appartement ("c'est le tien" pourrais-je dire à ma banque, mais bon l'objectif c'est que ce soit le mien, de logement...). Et que les chaussons de ma fille, désolé, mais je ne rentre pas dedans.

En attendant, depuis, je suis encore plus attentif à ses mots et ses phrases mal dégrossis, plein de double voire de triple sens, et je tente d'y saisir la couleur poétique. Essayez, écoutez vos enfants qui font leurs premières phrases, et profitez de l'échappatoire à laquelle ils vous invitent et qui peuvent vous menez dans les nuages et même au-delà. Ce rêve, c'est le tien.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

"Mon nez il couille", ou le syndrome du Professeur Tournesol

J-24 : Quelques pages web sur les quinquas qui (re)deviennent papas

J-136. Vive le malaise vagal !