"Tu vois Choupinette, je suis aussi le papa de ta grande sœur..."


Pas simple à comprendre, une famille recomposée. Surtout pour un petit bout d'chou comme ma choupinette, 2 ans et demi. Je vais vous narrer de quoi que je cause : ce week-end, ma grande fille L..., 23 ans, qui vit à Rennes, est venue passer une journée et une nuit à la maison. Objectif : qu'on se voit bien sûr, car ce n'est pas très souvent, mais aussi qu'elle noue des relations privilégiées avec sa petite demi-soeur. Car c'est le grand désespoir de L... quand elle vient nous voir : pour Choupette, elle n'est qu'une personne comme une autre, donc elle n'a pas de comportement plus affectueux avec elle qu'avec n'importe qui d'autre. En général, le départ de L... est dramatique pour cette dernière, car elle aimerait un câlin ou un bisou plus appuyée de la petite soeur, qui ne le lui accorde pas...
Donc L... est arrivée vendredi midi, j'ai pris mon après-midi, je suis allé chercher Choupette chez la nounou, et on a passé l'après-midi tous les trois, le soir ensemble avec ma Mie, puis L... a passé la nuit chez nous et n'est repartie qu'en fin de matinée du samedi. C'était très cool, chacun a puisé du plaisir de ces moments agréables ensemble.

"Arrête papa !"

Il y a eu un moment "choc", surtout pour la petite. Elle a dit à un moment, en me désignant, que j'étais son papa à elle. Et je lui ai dit : "C'est vrai, mais je suis aussi le papa de L... !" Elle n'a plus bougé, elle a regardé la grande soeur d'un regard noir et interrogatif, et comme je relançait le sujet pour qu'elle comprenne bien, elle m'a dit "Arrête papa". Elle est restée scotchée comme ça pendant une ou deux minutes, puis on est passés à autre chose.
Autant avec mon fils je pense qu'elle a compris que j'étais aussi son père - mon fils vit chez moi quinze jours par mois, il m'appelle "papa", elle l'a toujours connu et vit une bonne relation avec lui - autant ma fille est une quasi-inconnue et ce n'est pas pensable que je sois son père, comme je suis son père à elle. Et le sujet n'avait jamais été abordé de façon aussi précise. D'où le choc.
Je pense qu'il faudra y revenir, à l'occasion d'une nouvelle visite de L... pour que les choses soient bien claires pour tout le monde. Non décidément, une famille recomposée n'est pas simple à comprendre, y compris pour ses membres. La place de chacun dans une famille "classique" n'est déjà pas simple à gérer, c'est une problématique constante, de tout temps et sans doute universelle. Mais là, quand ça se complique... ça se complique. J'espère que peu à peu les liens vont se nouer, que ma petite comprendra qu'il y a eu une histoire me concernant avant elle, et qui concerne sa grande sœur et son grand frère. J'espère aussi que ma grande fille aura la patience de bâtir cette relation et qu'elle comprendra qu'elle n'a rien d'évident. En un mot, l'attachement familial n'a rien de génétique... Il se construit, et c'est un chantier en cours qui ne finit jamais.

Commentaires

  1. Je vis exactement la même chose avec mes fils, sauf que ces derniers ne sont pas demi-frères. :) Ils se battent toujours pour notre affection à ma femme et moi. C’est rigolo, mais par moment, il faut les séparer, car ils en viennent aux mains. Je suppose que cela se calmera avec le temps.
    Ciao

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