Bébé découvre le vaste monde, c'est pénible



Ça y est, vous pouvez vous moquer, la petiote (bientôt 1 an) se déplace comme une folle à quatre pattes, nous sollicite toutes les trente secondes pour la tenir debout et marcher à deux pattes, et touche à tout avec les pattes avant. Bref, on est rentrés d'un mois de vacances : il y avait un avant, il y a un après.

Avant, l'appartement était plus ou moins rangé, par nos soins (donc pas toujours bien mais il y avait un semblant de quelque chose de civilisationnel). Maintenant c'est foutu. Les jouets débordent de la chambre de mademoiselle jusqu'au salon (mais on a dit "non", hein !), elle se déplace jusque dans notre chambre même quand on n'y est pas (mais on a dit "pas question", hein !), elle ouvre les portes des éléments de cuisine ou met la main dans la poubelle (mais on râle, hein !), elle touche aux fils électrique (mais on dit "attention", hein !), et tente de prendre mes BD (mais là j'interviens, hein, faut pas déconner avec les BD).

Bref, ça va pas.

Que faut-il donc faire ?

Revenir en arrière ? Non, car il faut qu'elle se dépêche de grandir pour travailler et me payer ma retraite. C'est dans une quinzaine d'années, je ne peux pas me payer le luxe de la ramener dans un état de nourrisson, il faut avancer.

Poser des barbelés autour de toutes les portes et les meubles ? J'y ai bien pensé mais comme je me lève la nuit pour faire pipi (à mon âge, vous savez, la prostate, tout ça...), dans un état de glauquitude, je risque gros.

Lui péter les genoux ? C'est tentant, mais il paraît que ça ne se fait pas.

Lui permettre de casser des choses et se couper avec les morceaux, de s'électrocuter avec des fils, de laisser les meubles se renverser sur elle, de manger les restes de bouffe dans les ordures ? Au moins ça lui apprendra. Mais il y a un risque non négligeable de soirées aux urgences, or le soir j'ai des séries télé à rattraper.

La tétaniser par des engueulades monstrueuses qui lui feront faire des cauchemars pendant des années ? Je crains fort la fameuse expression "My Psychologue is rich".

Partir ? Pas bête comme idée, mais je me suis attaché à ce petit machin. Et à sa maman aussi, pour tout dire.

Rappeler mon vieil âge pour refuser de me baisser pour ranger ou la bouger de place ? Ce serait de bonne guerre, mais ce n'est pas compatible avec ma préparation des 20 km de Paris, en octobre.

Accompagner ? Je vous vois venir avec vos idées pédagogiques. Je viens de lire sur un site internet que c'est ce qui est conseillé. Avec comme exemple : "Faites des jeux avec lui : utilisez par exemple deux verres (en plastique) contenant un peu d'eau et demandez à votre enfant de les déplacer d'un endroit à un autre sans les renverser". Véridique. Mais sérieusement, vous vous foutez de moi ?

Bon allez, je ne suis pas le mauvais bougre. Je serai sympa, je m'adapterai comme elle s'adaptera. A nous tous de faire un pas vers l'autre : c'est justement ce pas qu'elle ne va pas tarder à faire, en vrai, car on sent qu'elle a hâte de marcher. Et puis à vrai dire, je râle, je râle, mais encore ce matin elle m'a fait un gros câlin et articulé un vague "papa !".

Alors ma fille, vas-y, fais ce que tu veux. Je t'aime, je te protégerai, je t'accompagnerai, et tu grandiras.

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