J-16 : Pour l'égalité républicaine, bébés, naissez en juin !



Une seule tête, une seule paire d'oreilles, tout le monde au même rythme ! C'est comme ça en France : sous prétexte d'égalité républicaine, il faut que tout le monde soit au même niveau au même moment dans la vie. Entendons-nous bien : je suis pour l'égalité comme objectif politique. Celle qui permet de donner à chacun sa chance de pouvoir s'épanouir dans la vie, celle qui permet de s'arracher d'un parcours de vie trop "promis" (à toi la voie royale si tu es de bonne famille, à toi l'impasse si tu es de basse extraction), celle qui ne laisse pas les pouvoirs et les avantages à quelque caste que ce soit. Bref, celle qui rime avec émancipation.
Mais l'égalité comme dogme, celle qu'on nomme l'égalitarisme, non.
L'égalitarisme ? Allez, quelques exemples : tu dois marcher à 1 an, parler à 18 mois, savoir lire à 5 ans (et pourquoi pas 4 ans), tu dois être nickel pour écrire, lire, compter à 11 ans (sinon les profs de collège ne sont pas contents), tu dois avoir le bac à 18 ans (allez, 19 ans, on est sympas), te galérer avec des jobs jusque 22 ans mais pas plus, tu dois faire des gamins à 30 ou 32 ans maxi, et prendre ta retraite à 62 ans. Et si tu es "en retard", la situation est grave, inquiétante, incompréhensible !
Et voilà que je me rends compte d'une autre injonction sociale : en plus, il faut faire des bébés qui naissent en juin. Oui ! Calculez ! C'est le seul moyen qu'à la fin du congés maternité, il puisse intégrer une crèche collective en septembre. Car après septembre, terminé, plus de place en crèche ! Il faut rentabiliser, donc remplir la crèche par tous les moyens le plus vite possible. Et ça, c'est en septembre, quand les places se libèrent le plus.
Moi qui ai eu la mauvaise idée de faire un bébé qui va naître en septembre, avec un besoin de garde à partir de décembre-janvier, je suppose que je n'ai rien compris à l'égalité républicaine. Tant pis pour moi, pour ma compagne et pour mon futur bébé. C'est sûr, il y a plus grave, ô combien. Et on pourra toujours se débrouiller avec une assistante maternelle privée. Mais ce genre de fonctionnement qui ne laisse que peu de chances à ceux qui ne se plient pas aux rythmes imposés, est très révélateur d'une certaine conception de l'égalité.

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