J - 102 La visite de la maternité, comme si c'était le D Day



J'allais complètement oublier de vous raconter la visite de la maternité. Pour être précis : Port Royal, à Paris. La plus grosse fabrique de bébés en France, à ce qu'il paraît. La visite a eu lieu il y a deux ou trois semaines, et je me rends compte que je n'en ai pas causé ici.
On arrive, quelques futures mamans attendent dans un coin de la grande entrée. Avec certaines d'entre elles, des papas. Deux, pour être précis. Avec moi ça fait trois. Je vois que l'un d'eux doit avoir une petite quarantaine, ouf je ne suis pas le seul senior. 
Arrive une sage-femme, notre guide. Une qui respire l'expérience, la voix ferme de celle qui en a vu dans la vie - et qui en a accompagné dans la naissance ! - mais en même temps rassurante, de celle qui a apaisé tant de femmes dans les heures précédant et pendant l'accouchement. D'ailleurs elle nous dit que la semaine prochaine - donc c'est fait, depuis - elle est en retraite. "Ca va vous manquer !" ose une des futures mamans. "Non. J'ai adoré ce que j'ai fait, mais il y a un temps pour tout". Ne pas oublier : sage-femme, c'est un métier, ce n'est pas seulement l'émerveillement de mettre au monde des bébés plusieurs fois par jour. Et comme tout métier, il mérite salaire (pas assez élevé aujourd'hui), repos et retraite.
Bref, nous voici parti à parcourir le chemin que nous ferons le jour J. L'arrivée en voiture ou en taxi ou en ambulance, aux urgences. En voiture, faudra que je laisse là ma Mie, pour aller trouver une place. A y est ça m'angoisse.
Puis on monte un étage, on s'inscrit, on est pris en charge. 
Puis, si les symptômes sont les bons, direction salle "de travail". Quel drôle de nom pour désigner ce moment particulier ! Même pas né, le bébé baigne déjà dans un milieu de travail... Tssss, salauds de patrons !
Et là c'est pas mal conçu : au centre, un espace pour le pôle de sages-femmes, médecins, anesthésistes, etc. Autour de cet espace, et communiquant avec lui, se trouvent cinq salles de travail, en étoile. Et tout autour de ces salles en étoile, les encerclant, un couloir baptisé le "couloir des papas" : il permet aux futurs papas d'entrer dans la salle où "travaille" (donc) leur mie, par leur propre porte, sans passer (donc, si vous avez bien suivi) par l'espace réservé aux personnels (qui est de l'autre côté! Ça va?) 
Autrement dit, les angoisses des papas, c'est entre les papas, tout autour, mais ils peuvent déambuler, regarder le paysage (bof), sortir, rentrer, bref, la liberté !
Bon là je parle des papas, mais les futures mamans n'en menaient pas large en voyant pour de vrai là où elles accoucheront. C'est vrai que ça rend palpable, réel, concret, ce qui va arriver. Sur leurs visages, j'ai bien vu qu'elles s'y imaginaient, sur le "siège"? le "lit"? enfin le truc sur lequel elles vont poser leur corps de presque maman, et duquel elles ne se lèveront que quand l'acte d'accoucher aura été accompli, qu'elles auront fait ce "travail" de donner vie, qu'elles auront sué et crié pour qu'un petit bout de bébé pointe son nez dans notre univers de déments. Une pièce, une chambre, un travail, et finalement un avant et un après, super fondamentaux... A noter les avancées par rapport à il y a vingt ans : maintenant les sage-femmes nettoient et font les soins du bébé dans la salle de travail. Avant, on te le prenait dans une autre pièce, le père pouvait suivre mais la mère restait seule comme une conne... Non, c'était pas mieux avant. 
Bref après on a vu une chambre bien chaude dans laquelle mes deux nanas seront. Puis la sage-femme nous a dévoilé un endroit du site où prendre le frais, marcher tranquille, malgré l'interdiction au public ("Qu'ils viennent vous dire que c'est interdit!"), un havre de paix genre jardin d'abbaye. Un bel endroit en effet. 
En ressortant, un petit coup d'oeil aux anciens bâtiments de Port Royal. Là où mes deux enfants sont nés, et même ma grand-mère. 
Les nouveaux bâtiments sont nettement mieux. 
Non, là encore, c'était pas mieux avant. 

Et pendant ce temps...
Come prévu le Front national a fait un score inquiétant dimanche aux élections européennes. 25%. Faudrait que les partis républicains se secouent un peu...

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