J-112. On l'appellera Calamity Jane si on veut !

Je me souviens qu'avant la naissance de ma première fille il y a un peu plus de 20 ans, mes parents s'interrogeaient devant nous au sujet du prénom qu'on allait donner au futur bébé. On ne disait rien, ça devait être la surprise (y compris le sexe d'ailleurs car on ne voulait pas savoir).
Et paf, mon père : "En tout cas ne l'appelez pas Victor, c'était le prénom de mon grand-père, que ses parents lui avaient donné en l'honneur de la 'victoire' française face aux Allemands, c'est chargé de haine, gnagnagnagna..."
Pas de bol, c'était le prénom qu'on avait choisi si c'était un garçon, tout simplement parce que ça nous plaisait. Ce fut une fille, la chose était réglée. 
Trois ans plus tard, on évita la discussion sur les prénoms, et on fit bien : ce fut un garçon, que nous prénommâmes (ouhla, je m'aventure sur du passé simple pas simple) Jules. Effroi de ma grand-mère : "Non, mais en vrai c'est quoi son prénom? C'est une blague ?" Et d'autres personnes moins âgées réagirent à peu près pareil. Il faut dire qu'en 1997 ce prénom commençait à peine à réapparaître après des décennies de relégation dans la catégorie "vieux prénoms tellement vieux qu'ils sont ridicules".
J'ajoute que mon fils porte magnifiquement son prénom, du haut de ses 17 ans (et 1,83 m), de son esprit rebelle (et néanmoins chiant) et de son air charmeur mais coquin. 

En attendant, il n'y a rien de plus agaçant et même humiliant de se voir claquer par des réflexions négatives sur un choix qui a été fait parfois après des heures, des jours, des semaines de tests entre nous, ou qui est venu comme une évidence en trente secondes, mais qui toujours vient de l'intime, de soi... des tripes, finalement... comme le bébé!

Fooooooort de ces expériences, il est hors de question d'aborder la moindre discussion avec qui que ce soit (et surtout les parents et beaux-parents) sur le prénom que portera ma fille à sa naissance en septembre. Ce sera Calamity Jane si on veut, ou Pépète ou Bonnemine, ou encore Minnie. Je me fous des pérégrinations intellectualo-psychologico-historico-familiales de mon père sur la signification profonde de tel ou tel prénom, j'évacue violemment les supputations sur les traits de personnalité supposer accompagner le nom du divin enfant (tout comme j'emmerde les mêmes supputations liées au signe zodiacal, d'ailleurs pour tout vous dire je ne connais pas le signe de mes enfants et je m'en fous!), je conchie les conseils de prénoms ("vous devriez l'appeler Roberte, ça sonne bien, c'est doux")...
Bref qu'on nous foute la paix ! Donc non, on n'annoncera rien avant la naissance. Et ma fille aura le plus beau prénom, de toute façon. Ma fille et son prénom, ça fait un tout, et c'est une part de nous-mêmes. Alors que personne ne rentre. 

Et pendant ce temps...
Dimanche ce sont les élections européennes et tout le monde s'en fout. 

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