J+1 : Adèle est là !

C'est derrière cette porte que tout s'est passé ! 
Neuf mois d'attente, de maturation, d'espoirs, d'inquiétudes, de frissons, de rêves... de vie, quoi ! Et hier soir, à 20h50, notre petite Adèle est née. Depuis minuit entre samedi et dimanche, ma Mie avait des contractions, irrégulières certes, mais toutes les demi-heures ça perturbe. La journée de dimanche s'est passée à attendre la contraction suivante, à s'asseoir sur un ballon pour calmer les douleurs, à regarder des séries sur l'ordinateur pour passer le temps... Rapidement on s'est dit que le soir on irait aux urgences de la maternité pour au moins savoir si tout allait bien pour le futur bébé.

Dimanche 22h : allez, on y va. A la maternité, tous les examens sont faits... Il y a des contractions mais il faut attendre. A minuit, on nous conseille d'aller se promener pendant une heure trente. On part sur les rues de Paris, entre Port Royal et Montparnasse. Une balade entrecoupée d'arrêts pour contractions, devant un restau d'huîtres, un bistrot encore ouvert, des gens qui se baladent, des poivrots, des jeunes qui rigolent sans se soucier encore du moment où ils seront parents...
Retour à la maternité : oui les contractions sont plus importantes, mais encore trop faibles. Ma Mie reste sur place dans une chambre, je repars chez moi tout seul. Je sens que ma vie rencontre un moment important.

Le lendemain, après trois heures de sommeil (je ne me plains pas, ma Mie aura passé une nouvelle nuit blanche à cause de contractions de plus en plus fréquentes), je repars pour la rejoindre. J'arrive à 8 heures, à temps : à 8h15 elle perd les eaux. Direction salle de "travail". Elle est perfusée sur un bras, la tension posée sur l'autre bras, le dos est piqué d'une péridurale... Bref, branchée de partout. Et la longue attente commence. Très longue. Il faudra attendre 17 h (de mémoire) pour qu'on décide de lui injecter des hormones pour accélérer un peu les choses. Le temps passe bizarrement dans ces cas-là. C'est long, mais en même temps c'est rapide, on ne sait plus compter les heures.

Vers 20 h on nous dit que les contractions sont encore trop faibles et trop irrégulières. Et qu'en plus le bébé a un rythme cardiaque trop erratique. Et que donc la césarienne n'est pas exclue. Grosse déception de ma Mie, qui veut avoir fait tout ce travail pour quelque chose de vrai ! Vers 20h30, après quelques tentatives de poussées, les choses sont claires : soit le bébé naît dans les 20 mn, soit on passe au bloc. Et là ma compagne a été extraordinaire. Les poussées qui ont suivi ont été phénoménales. Le bébé n'était qu'à peine engagé au début du col. Elle a poussé tellement fort qu'en un quart d'heure environ, la petite tête d'Adèle est apparue. Elle a pleuré presque tout de suite. J'avais les larmes aux yeux de la voir sur le ventre de ma compagne. Elle était là, c'était merveilleux. Cet exploit, on en a reparlé dans la maternité, car le lendemain (c'était donc ce matin), des personnels hospitaliers sont venus voir ma compagne en lui disant : "Ah c'est vous qui avez super bien poussé alors que la césarienne était prévue !"

En un mot, je suis fier de ma compagne, et de ma petite Adèle qui est adorable, qui pleure de temps en temps (mais on pleurerait pour moins que ça), mais qui se calme dès qu'on lui parle ou qu'on lui chante une petite chanson... Et je tire mon chapeau aux personnels de la maternité de Port Royal, qui est vraiment formidable de gentillesse et de capacité à rassurer, de professionnalisme tout simplement. On tire souvent sur le service public, mais ses personnels sont tout simplement supers.
Ce soir je suis rentré chez moi, ma compagne et ma petite Adèle sont à la maternité. J'y retourne demain bien sûr, avec les grands parents cette fois, après une journée tranquille à trois. Et je regarde de ma fenêtre la tour Eiffel scintiller au loin, heureux d'avoir donné vie à une petite fille qui vivra des moments formidables comme j'ai vécu depuis hier.

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