1er jour de (quasi) confinement : Maître d'école, chef cuistot, pour l'instant ça tient...

Je viens de passer ma première journée à garder ma gamine de 5 ans (pardon "5 ans et demi", si j'oublie le "demi" je me fais arracher les œils). Je bénéficie du système qui permet une prise en charge de mon salaire pendant 14 jours par la sécurité sociale pour les parents qui n'ont pas d'autre choix que de garder leur enfant à la maison, compte tenu des fermetures d'écoles. Quand je pense que certains trouvent notre système de protection sociale jamais assez bien, ou en danger, ou au contraire trop bien... Franchement, là, rien à redire, il a été intelligemment adapté à la situation que nous connaissons. Ma femme, quant à elle, est en télétravail obligatoire. C'est tant mieux, ça évitera qu'elle nous ramène des microbes des transports en commun (on est de la région parisienne) ou de son collectif de travail. Du coup on est tous les trois à la maison, madame travaille dans la chambre d'amis aménagée en bureau, et moi, je fais le maître d'école à ma choupinette.
Car la maîtresse a bien fait les choses : vendredi soir dans le sac d'école il y avait plein d'exercices et d'activités à réaliser, et elle nous envoie régulièrement des mails pour nous expliquer ce qu'on peut faire avec l'enfant. Là aussi les râleurs n'ont qu'à bien se tenir, les personnels éducatifs attachés à leurs missions existent, je les ai rencontrés.

Par quoi commencer ?

Ce matin lever tranquillou, c'est le moins qu'on puisse dire puisque j'ai laissé la petite se réveiller à l'heure qu'elle voulait, autrement dit 9h30. Pour notre part, on s'est levés presque comme d'habitude, histoire de garder un rythme social compatible avec la condition humaine. Après petit-déjeuner, hop hop, "école". Petit moment de stress : comment gérer le timing ? Par quoi commencer ? Quelque chose de cool, ok. Pendant que madame papote dans son nouveau bureau avec ses collègues, au téléphone ou en visio, sur les derniers événements, comme on discuterait devant une machine à café, la petite et moi on aborde les choses sérieuses. D'abord un coloriage, il faut bien mettre les neurones en marche. Puis exercice de "français" : repérer les dessins d'objets qui riment. Amusant, mais énergétivore. Alors on se décontracte avec un petit labyrinthe à résoudre. 11 heures : c'est la récré ! Je lui propose la terrasse extérieure, elle préfère jouer dans sa chambre. Sympa la cour de récré ! Puis on reprend : reconnaissance de mots dans des graphies différentes. Exercices d'écriture. Quelques conseils, sous forme de conte, pour reconnaître la lettre "t". Coloriage. "Tu veux faire quoi d'autre ?" "C'est toi qui décide, c'est toi le maître !" Bon ok.

J'arrive encore à assurer pour les cours de physique-chimie niveau Grande section...

Soudain arrive midi. Le chef cuistot de la cantine se met aux fourneaux. Le chef cuistot, c'est moi ! On mange, avec maman qui sort de son bureau. On prend son temps, je fais même une sieste...
Pendant ce temps, maman et la petite on commencé à fabriquer un château fort et ses personnages, en carton. Je prends la relève pour l'activité "peinture" des bouts de carton, pendant que madame reprend son activité salariée. Une fois la peinture finie, on travaille sur les différentes étapes de la germination du haricot, il faut dire qu'à l'école ils étaient sur l'histoire de Jacques et la haricot magique. Et pour compléter le tout : un petite vidéo de "C'est pas sorcier" sur le printemps.
Fin de notre première journée d'école à la maison, la demoiselle prend son goûter, et joue dans sa chambre puis regarde des dessins animés.

Boulangerie soviétique

Je sors pour aller chercher du pain. Devant la boulangerie les gens semblent avoir enfin compris les mesures de sécurité : ils respectent un mètre entre eux, et seules trois personnes peuvent entrer en même temps dans la boulangerie, comme le demande un panneau devant la boutique. De fait, on n'y entre qu'à deux. A l'intérieur, on se croirait dans un commerce soviétique : il n'y a plus que quelques gros pains au kilo, sinon plus rien de rien. C'est n'importe quoi de faire des réserves de pain puisque les boulangeries restent ouvertes, mais ce n'est pas plus con que de faire des réserves de PQ. Je prends 500 grammes de pain au levain et je rendre chez moi en longeant une grande file d'attente devant le marchand de journaux-tabacs (je pense que c'est plus le tabac qui attire la clientèle que les journaux, hélas).
Première journée bien passée, donc. La question est de savoir comment nerveusement on va tenir dans la durée. Il le faudra, de toute façon, et tout cela n'est rien comparé à une contamination. On attend maintenant les nouvelles annonces du Président de la République ce soir. Surtout, prendre les choses les unes après les autres. Sans stresser.
A demain, si le coronavirus veut bien.

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