J-51 : Vingt ans après, les temps ont bien changé ma bonne dame !

L'autre jour, la sage-femme disait en fin de séance que les choses avaient beaucoup évolué depuis vingt ans concernant l'accueil des futurs papas à la maternité. Grosso modo, quand mes enfants sont nés, il y a 17 et 20 ans, le papa était toléré dans la salle d'accouchement, au pire parce qu'il fallait bien sacrifier à la mode du "papa concerné", au mieux parce que après tout, on n'allait pas contrarier la remise en cause progressive du modèle patriarcal ancestral où le mec n'avait pas à s'occuper d'une affaire éminemment féminine. Du coup, le futur père devait se mettre dans un coin de la salle, près de sa compagne certes, mais surtout ne pas bouger, ne rien dire, et a fortiori ne pas tomber dans les pommes.
Aujourd'hui les choses ont changé, et en bien : on a enfin compris qu'un papa présent et bien intégré dans le processus de naissance, ne pouvait que faire du bien à la future maman dans son travail d'accouchement et ses suites. A Port Royal, le papa a son entrée particulière dans la salle d'accouchement, distincte de l'entrée des personnels médicaux. Il est concerné et intégré dans diverses tâches liées à l'arrivée du bébé (voir précédents posts). Et c'est très bien comme ça.

Mais il n'y a pas que ça qui a changé en vingt ans ! Listons un peu...
Il y a vingt ans, pas d'internet : pour une information indépendante des souvenirs épiques de belle-maman ou de la belle-soeur ou de la collègue, il n'y avait qu'une bible, "Le" Laurence Pernoud. Dedans, il y avait tout. Comme aujourd'hui d'ailleurs, mais le livre est concurrencé par des éditions de toutes sortes bien plus ludiques et qui font mieux rêver. Et ça, rêver de son enfant, c'est super important. Et il y a internet, même s'il faut en prendre et en laisser.

Edition de 1997. La seule, l'unique, la bible de l'époque !

Il y a vingt ans, il y avait beaucoup moins de matos pour bébé : des biberons, il y en avait deux ou trois modèles (plastique, verre, tétine à une ou trois vitesses...), enfin autant que je me souvienne. Les modèles de couches étaient déjà nombreux, mais pas autant que maintenant, enfin je crois. Bon n'exagérez pas : c'était déjà des couches jetables ! (j'en ai entendu y penser très fort ;) N'empêche que maintenant pour faire le bon choix il faut passer des heures sur internet à lire les avis de centaines de parents sur tel ou tel produit. En favorisant le choix, en adaptant de plus en plus finement les produits aux besoins, on finit par ne plus savoir à quelle tétine se vouer...

Il y a vingt ans, la future maman pouvait manger quasiment de tout. Maintenant attention aux charcuteries, aux poissons, aux sucres, etc. Principe de précaution à fond ! Perso je trouve ça trop. Enfin au moins elle ne prendra pas 35 kg... (je plaisante).

Il y a vingt ans, pas de congés paternité ! ou presque pas. Maintenant : 13 jours ouvrables + 3 jours naissance. Presque trois semaines d'arrêt, pour participer aux premiers temps de l'arrivée de l'enfant, ça c'est une belle invention.

Il y a vingt ans, on photo-mitraillait le bébé à la naissance, bien que ce soit sur pellicule et que ça coûtait très cher. Et on rangeait méticuleusement les centaines de photos dans des dizaines d'albums. Maintenant on photo-mitraille toujours, mais on a la flemme de faire des albums, alors on emmerde les collègues à regarder l'iphone où défilent les photos du divin enfant. Pas pire que la soirée diapo, finalement...

Il y a vingt ans, les échographies étaient aussi moches qu'aujourd'hui. Certes il y a maintenant la 3D, mais je n'ai pas essayé. Et je n'aurais pas aimé.

Il y a vingt ans, il n'y avait pas de baby shower. Et ça c'était le bon vieux temps. Enfin, je m'en fous, j'y vais pas, je suis le mec...